Déroulement d’une consultation
La consultation d’ostéopathie ne peut remplacer le suivi classique par un pédiatre qui est indispensable.
L’interrogatoire prend un temps important de la consultation: pensez à apporter votre dernière échographie de grossesse, le compte-rendu de l’accouchement, le carnet de santé de l’enfant, et les examens complémentaires (échographie, radio, scanner, IRM si vous en disposez).
L’ostéopathe va prendre le temps d’observer votre bébé (enfant), puis par un examen clinique minutieux, il va examiner son crâne, l’ensemble du corps en appréciant sa posture. Il testera la tonicité et la mobilité de ses membres. Parfois, certaines régions ont une mobilité plus restreinte: l’ostéopathe pédiatrique va s’efforcer de rendre aux régions du corps du bébé leur mobilité par des mobilisations douces et précises.
En parallèle, l’ostéopathe pédiatrique sera très attentif au développement psychomoteur et vous aidera à l’accompagner en fonction de l’âge d’enfant.
L’ostéopathe pédiatrique va avoir des résultats en quelques séances : de 1 – 3 séances dans la majorité des cas, espacées au minimum de 3 semaines, le plus souvent de 2 à 4 mois. Le nombre de séances ne dépassera jamais 5, voire 6, dans la première année pour les cas les plus sévères. Trois séances maximum, les années qui suivent.
Indications à la consultation ostéopathique
Cette suite d’indications n’est pas exhaustive ; sont listés ici les principaux motifs de consultation pour lesquels la prise en charge ostéopathique peut être efficace.
Cette prise en charge se fait toujours en équipe, dès la 1ère consultation, s’il le juge nécessaire, l’ostéopathe va demander un avis médical complémentaire.
Adaptation néonatale (troubles de l’)
Cyanose en liaison avec des contraintes périnatales (dystocie, extraction instrumentale, etc.) et posture en extension. Si ces troubles sont liés par exemple à un tour de cordon serré ou à un grand syndrome, il n’y a pas lieu de faire une consultation. (Voir aussi les contre-indications)
Troubles de la succion déglutition. (Voir aussi ci-dessous)
Allaitement
Difficulté pour téter l’un des seins
Troubles de la succion-déglutition
Mauvaise prise de poids non liée à une infection
Dysmorphie crânio-faciale (sans crâniosténose)
Asymétrie faciale (œil plus petit, déviation mandibulaire, oreille plus antérieure, etc)
Sous-croisements suturaux (chevauchements)
Bourrelet squameux (crête acuminée de l’écaille temporale)
Pachycéphalie, Scaphocéphalie, Turicéphalie, (sans crâniosténose)
Plagiocéphalie posturale
Dysmorphie crânio-faciale (crâniosténose)
Crâniosténose : seule la chirurgie peut remédier à cette pathologie. Cependant les consultations ostéopathiques peuvent aider à corriger les asymétries faciales qui sont liées aux troubles fonctionnels associés.
Orthopédie pédiatrique en collaboration avec l’équipe orthopédique pédiatrique et/ou kinésithérapique (voir aussi les contre-indications)
Luxation congénitale de hanche
Pieds (déformations) varus, talus sévère,
Pieds bots, pieds convexes
Scoliose idiopathique, attitude scoliotique
Torticolis : mobilisation du rachis cervical supérieur (l’étude scannographique montre que le rachis cervical supérieur est souvent sub-luxé). Voir aussi les contre-indications
Orthodontie, troubles de l’articulé dentaire : prise en charge ostéopathique en collaboration avec l’orthodontiste (ODF précoce, etc.)
Prognathisme
Hypomaxillie
Déviation mandibulaire
Déglutition infantile, langue basse, etc.
Problèmes ORL
Otites séreuses récidivantes (souvent liées à une œsophagite)
Prématurité
Déformation crânio-faciale suite à un long séjour en néonatalogie
Sous-croisements suturaux, très fréquents chez les prématurés
Reflux vésico-urétéral fonctionnel (sans sténoses, ni valves) l’équilibration du bassin, voire du périnée, est essentielle dans les cas de MAP, ou expression abdominale per partum.
Troubles entériques (toutes les techniques viscérales doivent être exécutées avec des doigts souples avec peu d’appui : fragilité des tissus entériques) [2]
Coliques du nourrisson
Constipation, Encoprésie (à l’interrogatoire, on retrouve fréquemment, un accouchement
dystocique avec une expression abdominale)
Reflux gastrœsophagien, œsophagite, non liés à une allergie aux protéines de lait, avec
un schéma en extension (menton en l’air)
Troubles cognitifs
Certains troubles cognitifs peuvent relever d’une prise en charge ostéopathique en collaboration avec les différentes équipes soignantes.
Troubles du sommeil (certains) notamment quand il existe une hypertonie ou chez un enfant hyperactif
Troubles de l’attention
Dyspraxie en collaboration avec les psychomotriciens
Dyslexie (en collaboration avec les ophtalmologistes, orthophonistes, et posturologues)
Troubles ophtalmiques
Canal lacrymal (peu perméable)
Amblyopies (certaines) en liaison avec une plagiocéphalie peuvent être améliorées quand on prend en charge la plagiocéphalie posturale
Hypermétropies (certaines) en liaison avec une plagiocéphalie peuvent être améliorées quand on prend en charge la plagiocéphalie posturale
Strabismes (certains) peuvent être améliorés par la prise en charge crânio-faciale aidant à décomprimer les sutures de l’orbite et par une équilibration de la région crânio-cervicale (muscles sous-occipitaux). Ces actions sont susceptibles de modifier la tension des muscles oculo-moteurs.
Troubles Neurologiques (voir aussi les contre-indications)
Asymétrie du tonus des membres
Hyper-excitabilité du nouveau-né et du nourrisson
Hypertonie axiale
Hypotonie (l’hypotonie est souvent reliée à un syndrome génétique, une myopathie, la consultation ostéopathique est alors peu efficace)
IMOC -aide à la prise en charge de l’infirmité motrice d’origine cérébrale- en collaboration avec les kinésithérapeutes, les psycho-motriciens…
Paralysie faciale obstétricale
Paralysie obstétricale du plexus brachial par sidération (quand il n’existe pas d’avulsion des radicelles, ni rupture des racines)
Contre-indications à la consultation ostéopathique
Chocs, chutes sur la tête ou le rachis
Si vomissements, perte de connaissance ou troubles de la conscience dans les heures qui suivent, demander une consultation préalable aux urgences pédiatriques ou chez le pédiatre (médecin généraliste).
Pour un choc sur la face ou le menton, l’enfant doit avoir une radiographie avant toute prise en charge ostéopathique (risque de fracture condylienne).
Troubles de l’adaptation néonatale
Cyanose présente dès le début de consultation et persistante : adresser au pédiatre.
Anomalie crânio-faciale
Asymétrie faciale marquée (hyper ou hypotélorisme marqué, épicanthus prononcé) à orienter vers le pédiatre pour avis du Généticien ou du Chirurgien maxillo-facial.
Crâniosténose (suspicion de) orientation vers le chirurgien maxillo-facial qui prescrira un scanner ou le neurochirurgien.
Hématome du scalp (prévalence 2/100 000 naissances après extraction par ventouse) avec un pronostic vital compromis : demander en urgence l’avis du pédiatre de maternité.
Troubles digestifs
Diarrhée : risque de déshydratation à adresser en urgence vers le pédiatre ou aux urgences pédiatriques, surtout si la fontanelle bregmatique est déprimée en position assise.
Sténose du pylore (fin du 1er mois).
Appui profond au niveau de l’abdomen, les techniques viscérales ne doivent pas être appliquées avec des « doigts pointés » (fragilité des tissus entériques).
Fièvre
En cas de fièvre, la consultation sera reportée en orientant vers le pédiatre.
Génétiques (pathologies)
Il convient d’être extrêmement prudent lorsqu’on mobilise les enfants porteurs de pathologies génétiques.
Maladie du collagène (Marfan), ne jamais mettre les enfants à plat ventre (luxation cardiaque à travers le péricarde) entrainant un arrêt cardiaque, risque d’anévrisme…, ainsi que les hyperlaxités surtout des extrémités (Ehlers-Danlos) etc.
Trisomie 21: anomalie de la charnière crânio-cervicale (dislocation), risque d’absence de synostose odontoïde : corps de C2 après C7 voire absence d’apophyse odontoïde, laxité musculo-ligamentaire. Aucune manipulation même chez l’enfant plus grand et l’adulte.
Les Syndromes d’Ehlers-Danlos (hyperlaxité ligamentaire, hématomes spontanés, hyperélasticité de la peau, hernies récidivantes…)
Neurologiques
Hypotonie marquée, qui est le plus souvent liée à une maladie génétique, une myopathie, etc.
Malaise vagal du nourrisson (à renvoyer en urgence vers le pédiatre, les urgences pédiatriques ou le SAMU). Mettre en position de sécurité.
Nystagmus marqué et récidivant en cours de consultation (à renvoyer vers le pédiatre et le neurologue ou ophtalmologiste pédiatrique)
Raideur de la nuque (avec ou sans vomissement, sans signe fébrile) : méningite virale possible, à renvoyer vers le pédiatre, les urgences pédiatriques ou le SAMU.
Signe de la fosse postérieure chez l’enfant plus grand : vertiges, trouble de la statique, douleurs, etc. (à renvoyer en urgence vers le pédiatre et le neurologue ou ophtalmologiste pédiatrique)
Tension marquée de la fontanelle bregmatique (bombée), peut être le signe une hydrocéphalie. Regarder s’il n’existe pas de signe du coucher de soleil (hernie du diencéphale) dysmorphie crânio-faciale.
Syndrome d’alcoolisme fœtal (dysmorphie crânio-faciale, volume cérébral réduit, retard de croissance, atteinte des organes sensoriels (vue, ouïe), malformations cardiaques et uro-génitales, défenses immunitaires réduites…
Orthopédiques
Arrachement épiphysaire (suite à un accouchement dystocique)
Ostéochondrite disséquante, Rhume de hanche
Paralysie obstétricale du plexus brachial complète – signe de Claude-Bernard-
Horner (avulsion des radicelles, rupture des racines)
Scoliose ou Torticolis douloureux (pathologie sous-jacente possible : syringomyélie, tumeur osseuse ou des tissus mous la moelle-, ostéome-ostéoïde).
ORL
Otites purulentes (à renvoyer vers le pédiatre et ORL)
Torticolis Grisel (à renvoyer vers le pédiatre et ORL)
Systémique
Purpura rhumatoïde. (fièvre avec point rouge ne disparaissant pas à la pression = URGENCE MÉDICALE)
Prise en charge financière
Pas de remboursement par la RAMQ des actes d’Ostéopathie.
Certaines assurances privés et collectives peuvent effectuer un remboursement complet ou partiel des consultations d’Ostéopathie.
La majorité de ces prestataires de service assure un remboursement de 2 à 5 consultations annuelles. Cette fourchette correspond à un nombre raisonnable de consultations pour soulager efficacement un(e) patient(e) ou diminuer une plagiocéphalie (crâne plat du nourrisson) ou une asymétrie faciale de l’enfant par exemple.