Histoire du concept crânien en ostéopathie.
Lorsque le créateur de l’ostéopathie, Andrew Taylor Still, à décrit les principes et les concepts de la pratique ostéopathique, il
souhaitait que les principes desa thérapie puissent s’adapter à n’importe quelle partie du
corps.
L’ostéopathie est basée avant tout sur une connaissance exhaustive de l’anatomie, de la
physiologie et de la pathologie du corps humain. A.T. Still, en plus de décrire les concepts
ostéopathiques, passa de nombreuses années à enseigner toutes ces sciences
fondamentales à ses étudiants et à les raffiner.
Un de ses étudiants : William Garner Sutherland, fut un jour intrigué par un crâne osseux
que Still avait exposé dans l’école. Il remarqua que sur ses côtés, au niveau de l’os
temporal, une suture crânienne ressemblait aux ouïes d’un poisson, qui sont mobiles.
Or, le crâne était considéré comme immobile.
Structures et fonctions en jeu :
Il aura fallu 20 ans de recherche anatomique et pratique à WG Sutherland pour décrire les fondements d’une mécanique crânienne. Il passa tout le reste de sa vie à travailler et à raffiner ce concept d’un point de vue anatomique et mécanique, mais surtout à l’intégrer parfaitement dans l’ostéopathie qu’enseignait Still.
Le crâne est composé de 22 os, tous reliés entre-eux par des sutures, qui sont des zones de liaison semblables à des articulations, comportant des vaisseaux, des nerfs, et des tissus élastiques. Elles ont une tendance naturelle à s’ossifier avec la croissance. Ce sont des zones de mouvement possible pour les os du crâne.
Il existe également une particularité anatomique très importante au niveau du crâne : la présence de la dure-mère, tissu fibreux qui est solidement attaché à l’intérieur du crâne, qui tapisse le canal vertébral et se prolonge jusqu’au sacrum. Elle fait partie des méninges.
Dans la mécanique crânienne décrite par Sutherland et rapportée par Magoun, les expansions de la dure mère, que l’on nomme “faux” à cause de leur forme, ont un rôle de ligament. Sutherland les nomme “Membranes de Tension Réciproque” (MTR).
Modes de diagnostic.
L’ostéopathe travaillant dans le champ crânien, va utiliser sa palpation fine afin de percevoir les conformations qu’auraient pu prendre les tissus du crâne : peau, tissus sous-cutanés, plasticité de l’os, élasticité des tissus. Sa connaissance très fine des détails anatomiques de cet ensemble lui permettent, à travers une perception superficielle, d’interpréter ce qui se passe, plus en profondeur.
Ainsi, une tension des MTR, jouant leur rôle de ligament, va limiter les os, sur lesquels elles s’attachent, dans leur élasticité et liberté de mouvement.
Lors de sa palpation, l’ostéopathe perçoit également différents rythmes, dont la régularité et la qualité sont pour lui les indices d’un bon ou mauvais état de santé.
Bien que cela soit contesté par de nombreux auteurs, lors de la palpation du crâne tout se passe comme si les os du crâne avaient un mouvement.
La plus grande question non résolue à ce jour est : d’où vient ce mouvement? Qu’est qui le provoque?
Les hypothèses émises par Sutherland, à l’époque, sur la fluctuation du Liquide Céphalo-Rachidien (LCR), étant jusqu’ici largement invalidées.
Comment l’ostéopathie crânienne agit-elle?
En utilisant les principes ostéopathiques d’exagération de la dysfonction ou de correction directe, l’ostéopathe, au travers de pressions douces, précises, sensibles, va permettre au corps de retrouver son équilibre, de reprendre conscience d’une zone devenue muette suite à un traumatisme.
L’ostéopathie crânienne n’est pas une sorte d’ostéopathie, c’est tout simplement un prolongement naturel de l’approche ostéopathique globale du corps. Ses spécificités sont uniquement dues aux particularités anatomo-physiologiques du massif crânio-facial.
Elle n’est pas qu’un travail sur les os du crâne ou leur mouvement. Elle vise à restaurer un équilibre de tensions harmonieux entre toutes les structures osseuses, méningées, musculaires et fasciales.
Elle est très souvent utilisée pour les nourrissons et les bébés qui ont subi des contraintes importantes lors de l’accouchement.
Elle permet un retour à la santé plus rapide, en parallèle avec une prise en charge médicale dans les pathologies telles que : Névralgie des nerfs crâniens (facial, du trijumeau), sinusites, problèmes dentaires et orthodontiques, troubles otho-rhino-laryngologiques (ORL), déformations crâniennes, troubles de la déglutition, de la succion, maux de tête, migraines…
L’ostéopathie crânienne s’est enrichie depuis avec l’emmergence d’un courant de penser un peu différent, établit par Dr Uppleger : L’approche crânio-sacrée